La République centrafricaine devient participant votant dans le réseau GBIF

L'engagement augmenté vise à améliorer l'accès aux données, la connaissance et la compréhension des écosystèmes menacés du pays

Forest elephants in the Dzanga Sangha Reserve, Central African Republic
Forest elephants (Loxodonta cyclotis) in the Dzanga Sangha Reserve, Central African Republic. Photo by Peter Prokosch via GRID Arendal, licensed under CC BY-NC-SA 2.0.

La République centrafricaine est récemment devenue le 11ème pays africain ayant le statut de participant votant et le 41ème pays à obtenir les droits et privilèges complets en tant que membre du conseil d’administration du GBIF.

Le point nodal national, responsable de la coordination des activités au sein du pays (GBIF Centrafrique) est basé au département de la botanique du Centre d’Etudes et de Recherches sur la Pharmacopée et la Médecine Traditionnelle Africaine (CERPHAMETA) de l’université de Bangui, dans la capitale du pays.

La République centrafricaine, aussi connu sous le nom « la Centrafrique », est un pays enclavé au centre du continent qui a obtenu son indépendance en 1960 et qui abrite 21 espèces considérées comme « en danger » ou « en danger critique » selon la liste rouge de l’UICN, notamment d’importantes populations d’éléphants des forêts d’Afrique(Loxodonta cyclotis) et de gorilles des plaines de l’Ouest (* Gorilla gorilla* subsp. Gorilla). La biodiversité de ses écosystèmes (savane, zone sahélienne, forêts, zones humides) reste encore trop peu documentée, et la plupart d’entre eux sont confrontés à une pression due aux activités humaines telles que la destruction des habitats, l’industrie minière et le braconnage. Depuis 2003, des conflits civils en cours du pays ont également porté atteinte aux communautés humaines, et toutes ces pressions combinées menacent le statut du pays comme l’un des derniers grands sanctuaires mondiaux pour la vie sauvage, y compris au sein de ses 12 aires protégées, ce qui représente 9,2% du territoire national.

« Le mission du Point Nodal GBIF Centrafrique est mettre en place un portail national pour publier les données sur la biodiversité centrafricaine, en complément de celles déjà enregistrées sur le réseau GBIF, afin d’en faciliter l’accès libre et gratuit à tous les utilisateurs, » dit Denis Beina, le responsable du point nodal du GBIF Centrafrique. « Nos auditeurs essentiels incluent les décideurs politiques, notamment les Ministères en charge de la gestion de la Biodiversité et de l’Environnement, les enseignants, les chercheurs et les étudiants de l’Université de Bangui dans le contexte actuel d’émergence du système LMD en particulier. Nous sommes convaincus que quand le portail national GBIF sera mis en place, il deviendra très rapidement un instrument incontournable de recherche sur la biodiversité en République centrafricaine. »

Sur le site GBIF.org, il est actuellement possible d’accéder à plus de 63.000 enregistrements (spécimens observés ou collectés) concernant 5.500 espèces présentes en Centrafrique. Ces enregistrements sont publiés par des institutions basées dans d’autres pays. Les éditeurs de données qui contribuent actuellement le plus aux données sur la République centrafricaine sont le Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, le Missouri Botanical Garden, Naturalis Biodiversity Center aux Pays-Bas et Iziko South African Museum au Cap.

« Nous apprécions grandement les engagements pris par la République centrafricaine en devenant un membre votant du GBIF, malgré les grands défis auxquels le pays a dû faire face ces dernières années » a déclaré Tim Hirsch, directeur adjoint du Secrétariat du GBIF. « Nous sommes persuadés que cet engagement portera ses fruits en permettant aux chercheurs d’accéder à plus de données et donc d’améliorer la compréhension des divers écosystèmes de la République centrafricaine, aujourd’hui peu documentés. »

Nos remerciements à Nicolas Noé, Belgian Biodiversity Platform et Sophie Pamerlon, GBIF France, pour le soutien de la traduction.